10 jours d’aventures aux îles Banggai

Après avoir dit au revoir (ça c’est parce qu’on veut pas s’admettre que ce sont probablement des adieux) à notre nouvelle famille indonésienne de Bau-Bau,  nous avons pris le bateau en direction de Banggai.  Un long trajet de 23 heures nous attendait et misère, aucun Pelni n’était de passage à ce moment!  Nous avons donc dû prendre un bateau de bois,  plus petit, à aires ouvertes pour effectuer ce trajet.

Comme nous sommes beaucoup plus grands que la moyenne des indonésiens, nous ne rentrions ni assis sur nos lits (nos têtes se frottaient au plafond et nous laissaient dans une position quelque peu étrange et surtout pas confortable) ni couchés (nos pieds dépassent largement l’espace prévu!  Yes!  Du plaisir garanti pour ce trajet.  

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L’école sur un ferry en Indonésie, ça donne ça !

Malgré l’inconfort, une certaine  camaraderie s’est installée à bord et nous avons pu fraterniser avec nos voisins de couchette.  Une dame nous a offert gentiment des concombres.  Un homme est venu jouer des parties endiablées de Uno avec nous. On a eu du plaisir au point où nous lui avons offert un jeu de Uno à la fin des joutes.

Nous avons fini par arriver à destination et étions loin de savoir ce qui nous attendait.

Banggai Laut 

Marco avait communiqué avec un gars, Hendro de son petit nom, de Pulau Peling qui devait nous servir de guide pour les prochains jours.  Comme il n’était pas disponible à notre arrivée, nous avons changé nos plans et avons décidé de passer 3 jours dans la ville de Banggai Laut. 

C’est à cet endroit que le cousin d’ Hendro nous a accueilli gentiment (et aussi gratuitement dans sa maison familiale). 

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Merci Ikhsan ! À bientôt !

L’accueil de ces gens est incroyable! 

Y’a des touristes qui débarquent en ville!  Au « yabe »nos habitudes et notre petit confort, on déplace tout dans la maison pour les accueillir.  C’est ainsi que la chambre de l’une nous a été attribuée à Marco et moi et la chambre de l’autre à Jules et Édouard.  Où ont-ils dormi durant ces jours tu me demandes?  Je n’en sais rien.  Mais il n’est pas rare en Indonésie de voir les familles à dormir à plus de 4-5 dans un petit lit.

Alors que nous étions quelque peu déstabilisés par le confort basique qui ferait partie de nos vies pour les prochains jours, notre hôte, Ikhsan, nous propose d’aller cueillir des mangoustans sur la terre familiale.

T’ai-je déjà parlé de notre amour pour ce fruit?  C’est tellement bon!  Que dis-je? C’est tout simplement divin.  Alors,  c’est avec grand enthousiasme que nous sommes partis à moto (en plus) afin d’aller cueillir un sac plein de ces fruits! 

Ensuite, Ikhsan, son frère Iqbal et un autre ami nous ont trimbalé en « ville » afin d’aller voir la maison du roi de Banggai Laut.  Depuis plusieurs années maintenant, le roi n’est qu’un titre honorifique puisque ce dernier ne possède plus les pouvoirs relatifs au trône. 

Néanmoins, l’édifice qui faisait office, dans le passé, de maison au roi, règne toujours au sommet de la colline presque au centre de la ville.  De cet endroit, une magnifique vue sur la mer s’offre à nous, coucher de soleil en prime. 

Que demander de mieux? 

S’en suivra une petite marche dans la ville afin d’y découvrir les alentours avec nos nouveaux amis.

Le jour suivant, c’est toujours à moto que nous sommes partis découvrir cette partie de notre chère Sulawesi.  Au menu de la journée visite de deux plages de Banggai Laut : Oyama et Pasir Putih. 

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Même par un temps orageux, c’était de toute beauté !

Deux beaux endroits qui nous ont permis de se rafraîchir, car le soleil irradiant, la journée était très chaude. 

Si jamais tu décides d’aller visiter ce coin de pays, n’oublie pas que pratiquement aucun touriste n’y met les pieds. 

Par conséquent, tu te feras prendre en photo plus d’une fois crois-moi.  Pour faire le tour de cette partie de l’île, l’idéal est de te procurer une moto ou encore de prendre un Ojek. 

Les paysages sont magnifiques : cultures de cocotiers à perte de vue et routes surplombant la mer. 

À mon Avis, trois nuits suffisent pour visiter Banggai Laut.

Pulau Peling

Nous sommes donc partis le lendemain matin en speedboat pour Pulau Peling où nous attendait notre ami Hendro avec qui nous passerons les sept jours suivants à  visiter les environs.

Notre premier arrêt se fera au lac Tendetung où le paysage, quoique au milieu d’une île tropicale, s’apparente d’avantage à celui de la Mongolie. 

Ce lac à une variation du niveau de l’eau assez extrême. Passant de hauteurs spectaculaires à des niveaux très bas, la visite se ce lac en vaut le déplacement. 

À notre passage, l’eau était assez basse, nous permettant de marcher presque jusqu’à son centre. Sitôt arrivés aux abords de l’eau, les gars ont tôt fait de trouver un radeau construit à partir de bambou.  Ils se sont amusés avec cette embarcation pendant se longues minutes se prenant pour de vrais marins.

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Deux frères heureux, ça ressemble à ça !

Avant que l’orage éclate, nous sommes repartis vers le village de Tobungku où nous fûmes reçus à souper et coucher chez le chef du village.  Marco et moi, nous profitons d’une rare occasion pour aller explorer le village seuls en amoureux.  Lors de cette petite escapade, nous avons rencontré un vendeur de durian. 

Comme tous les asiatiques avec qui nous avons passé du temps aiment ce fruit, nous avons décidé d’en acheter pour en offrir à la famille chez qui nous logeons. 

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Tout le village est sur la photo, ou presque !

Quelle ne fut pas notre surprise de constater que notre guide et plusieurs membres de la famille n’aimaient pas ça! 

Bon! 

C’est l’intention qui compte.  Au moins, nous aurons mis de l’action au village car lors de notre achat de durians, un attroupement s’est formé autour et les villageois intrigués de nous voir nous posaient des questions.  

Nous avons appris plus tard que nous aurons marqué l’histoire de ce petit village car nous étions les premiers touristes à y mettre les pieds.  2019 et encore des coins inexplorés c’est fou! 

Village bajo Kalumbantan 

Le lendemain nous quittons vers village Bajo Kalumbantan.  Les Bajo, mieux connus sous le surnom des gitans de la mer, résident en majorité dans des maisons sur pilotis construites directement sur la mer. 

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Salamat Pagi !

Vivant de la pêche ou encore de la culture de certains produits que cette dernière peut offrir (par exemple l’agar agar), certains villages bajo ont été contraints de rejoindre la terre compte tenu des caprices de mère nature.  C’est le cas des habitants de Kalumbantan. 

Toutefois, plusieurs maisons sont encore sur l’eau, reliées les unes aux autres par différentes passerelles, certaines toutes neuves et d’autres tenant par la peur.  

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Heureux comme 10, avec rien, mais rein du tout !

Dès notre arrivée, un petit regroupement d’enfants se met à nous suivre.  Ils sont beaux, souriants, rigolent, jouent avec nous.  En quelques minutes, nous sommes conquis.

En marchant, nous observons les habitations.  Les maisons construites en bois sont, pour certaines, assez basiques et c’est à se demander comment elles pourront résister à une éventuelle tempête.  

Plages et cascades 

Nous quittons le village pour aller visiter deux plages.  La première Bone Uluno a a l’une de ses extrémités, des gros rochers sur lesquels viennent se briser les vagues.  Le spectacle est de toute beauté.  Les vagues sont impressionnantes cette journée.  Jules en a peur.  Il aura fallu que j’aille à l’eau avec lui pour le rassurer et surtout lui apprendre à observer la mer.  C’est avec beaucoup de plaisir qu’il finit par apprécier l’expérience des belles vagues.  

La deuxième plage, Mandel, nous offre elle aussi de bien grosses vagues.  Nous ne nous y baignerons pas cette fois.

Par la suite, nous ferons un arrêt aux chutes Tembang.  Ces chutes sont belles mais glissantes, je préfère rester en bas et me rafraîchir dans l’un des bassins pendant que les gars vont explorer plus haut .  Le courant très fort, les gars s’amusent à sauter et à se laisser dériver.  

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Chutes Tembang

Par-là suite, nous arrêtons pour souper et dormir chez la tante de Hendro.

Misère, ils nous guident à une chambre où ils nous mentionnent que nous aurons 1 lit pour 4. 

Euh?!? 

Édouard est plus grand que nous, ça va être beau. 

Marco décidé de dormir par terre.  Les gars et moi décidons de dormir dans le sens de la largeur.  Édouard, fidèle à lui-même, tourne mille fois durant la nuit.  Les gars m’ont donné des coups à plusieurs reprises.  Notre guide, dormant de l’autre côté d’un rideau, faisant office de porte, ronflait comme un truck.  Et ça c’est sans te parler des moustiques qui nous attaquaient avec beaucoup trop de voracité… tu imagines notre nuit ?!?

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pas prêts d’oublier cette nuit

Nous partons, un peu fatigués pour Bugin.  Un petit village de pêcheurs sur l’ile de Bakalan, à 3o minutes de bateau de Salakan.

Au réveil Marco est fatigué, pas du monde.  Édouard aussi.  Le déjeuner est vraiment ordinaire. Poisson piquant, riz piquant et bananes frites.  Nous mangerons avant d’arriver au port de Salakan.  Nous prenons le bateau pour l’île Bakalan.  Visite de plage et apnée au menu mais la météo n’est pas super belle, les vagues très fortes, on choisit de ne pas se baigner.

Sur le chemin de retour, on décide de s’arrêter afin de visiter d’une ferme de coco.  Tout est utilisé : la chaire pour l’huile de coco, la première écorce est chauffée par un feu indirect afin de faire du charbon de coco et finalement la dernière écorce servant à faire brûler le feu.  Aucun gaspillage ici et tout un travail de moine.  Nous passons plusieurs minutes avec les gens, ils nous offrent de l’eau de coco que nous buvons avec beaucoup de plaisir.  

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de supers cocotiers, à perte de vue !

En retournant au village, la marée est montante ce qui crée un courant vers le village.  Les enfants du village sautent au bout du quai,  se laissent porter par le courant à l’autre bout,  reviennent en courant et recommencent.  Ça ne prend pas deux minutes pour que nos gars participent à cette sympathique activité. 

Soudain, Édouard sort en pleurant de l’eau.  Il a pilé sur un oursin! 

Ouch!!!

Il a 18 épines dans le pied.  Les femmes du village envoient des enfants chercher des roches et lui martèlent le pied afin de briser les épines.  Il n’y a rien à faire d’autre que d’attendre que cela se résorbe.

En soirée, nous jouons au parc du village avec les enfants du village.  Au menu: rires, chansons et courses endiablées. 

Quel beau moment!

Marco fait du Frisbee et jase avec les plus grands.  Je joue avec les plus jeunes à satu-dua-tiga (1-2-3) / baby Shark… on rit on rit! 

C’est beau! 

Les gars s’impliquent et c’est incroyable! Ils sont beaux à voir!  Ils rient avec les enfants et s’émerveillent tout autant qu’eux a les faire rire de la sorte.

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Devinez qui est le plus grand ?

C’est à partir du quai du village où nous observerons  pour la première fois un  poisson endémique  à l’île: le cardinal fish un poisson doré rayé à grande queue.  Nous y voyons plein de coraux,un serpent d’eau et toutes sortes de poissons, c’est magnifique.

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non, cette photo ne provient pas d’un aquarium !

Départ en bateau vers 13:00.  Arrivée à Salakan et misère!  On doit aller au guichet et rien ne fonctionne!

Tout essayé! 

On perdu notre journée à la plage…

Jusqu’à 21:40 Marco a zigonné pour virer les sous à Hendro qui nous a avancé des sous. 

C’est compliqué!

C’est finalement Robert qui aura fait le virement via Paypal.  Ce qu’on ne savait pas à ce moment, c’est qu’ayant commis une petite erreur de part et d’autre dans leur création de comptes, l’argent aura été bloqué pendant plus de deux semaines.  Si tu penses aller sur Salakan, prévois assez d’argent pour la totalité de ton séjour avant d’y mettre les pieds. Aucun guichet automatique n’accepte les cartes étrangères.

Bonepuso 

Notre premier arrêt se fait aux abords d’un lac où l’eau est turquoise, mais aussi très froide.  Comme il fait excessivement chaud, la baignade est bonne.  De petites embarcations sont à notre disposition afin que nous puissions aller explorer le lac de fond en comble.  Les gars s’en donnent à cœur joie de pagayer et de pouvoir observer les aigles et hirondelles survoler l’eau. 

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Paisu Pok

Après la baignade et un “repas” rapide où des nouilles déshydratées font office de subsistance, nous partons vers la plage de Poganda.  Il vente, les vagues sont belles.  La plage et l’eau sont magnifiques.  Plusieurs aménagements ont été fait afin de pouvoir s’y amuser : balançoires dans l’eau et aux abords, petits abris pour étendre ton matériel.  Cela en vaut le détour.  

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Il est où le bonheur ?

L’après-midi tirant à sa fin et ayant plusieurs heures de route à faire, nous quittons cet endroit pour nous diriger vers le village de Bonepuso où le chef du village nous accueille chez-lui pour les jours suivants.

Nous arrivons vers 17:30.  Le chef du village nous annonce qu’il ne peut plus nous recevoir finalement. 

Euh!? zut! On fait quoi là? 

On est littéralement perdu au milieu de nulle part!  Pas de stress, on est en Indonésie et on nous sert du thé, des biscuits et on placotte.  On attend encore à 18:24.  On nous sert aussi à manger du Campalilong un petit fruit acidulé, du Dodol (de la pâte de Durian sucrée, pas vraiment meilleure que le fruit). 

Finalement à 18:30, on nous guide vers un hôtel. 

Et oui, dans cet endroit, un nouvel hôtel a été construit et trois chambres avec des lits super confortables et très grands nous attendent. 

Le bonheur!!! 

On nous reçoit à souper à la plage. 

Ce fut un beau moment

Les deux autres jours se passeront entre l’hôtel à faire l’école et la plage. 

Nous visitons aussi la chute qui est située tôt près du village et qui est facilement accessible.  L’eau y est rafraîchissante et j’en profite pour me faire masser les épaules or l’eau qui coule!  Tu sais, c’est pas facile voyager de la sorte.

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Alix qui médite !

Après ces beaux moments, nous quittons Hendro pour notre dernière partie de Sulewesi a visiter : le nord. 

Mais avant d’y arriver, nous passerons une nuit à Luwuk dans le hôtel qui devrait nous recharger les batteries.

La capitale des Banggai: Luwuk

Un peu fatigués de toutes ces péripéties, nous avions décidé de se gâter un peu et de se payer un hôtel plus haut de gamme. 

Tu sais que c’est le genre d’hôtel que tu n’as pas l’habitude de fréquenter quand ton grand de 12 ans s’exclame à l’arrivée : « Woooo! Il y a une barrière à l’entrée!  C’est vraiment le luxe! ».

Mais maintenant je sais que des toilettes européennes, des couvertures, de l’air climatisé, une piscine creusée, un buffet le matin et de la nourriture autre que du poisson grillé sont des luxes dont on ignore l’existence dans notre belle vie occidentale. 

Tout ça nous aura remis sur le piton pour nos toutes dernières aventures en sol indonésien.

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