En préparant notre voyage autour du monde, nous étions bien conscients que beaucoup de choses seraient différentes.
Alix et moi adorons cuisiner et on savait pertinemment que nous ne pourrions pas cuisiner à notre guise pendant les 12 mois de notre périple.
Qui plus est, nous savions très bien que nous n’aurions pas toujours le choix de manger ce que nous avions envie de manger.
Après avoir traversé la Russie et la Mongolie, un aliment bien simple en apparence est apparu dans nos assiettes. Un aliment très commun au Québec, mais que nous ne mangeons pas vraiment fréquemment à la maison.
Plus les jours passaient, plus cet aliment nous était servi d’emblée, sans même que nous le demandions et ce, à tous les repas de la journée.
Tout ça, jusqu’à temps que cela nous sorte par les oreilles et que nous ne voulions plus rien savoir d’en manger… Qui dit Asie, dit riz !
Vu de nos yeux vu !
Dès notre arrivée en Chine et ce, jusqu’à temps de quitter le continent asiatique, nous avons eu la chance de voyager en sillonnant les rizières. La majorité du temps, c’était des champs à perte de vue. On en a vu partout.

Plus les jours passaient, plus on en mangeait, plus on se rendait compte de la place importante qu’occupait cet aliment dans la vie des asiatiques.
Nous avons rencontré les habitants d’un village dans le sud du Laos, sur le plateau des Bolavens, qui n’utilisaient pas de dates pour marquer certains événements. Le riz occupant une place de choix dans leur vie, c’est ainsi que certaines personnes célèbrent leur anniversaire le jour de la plantation . D’autres célèbres leur mariage le jour de la fin des récoltes.
Après avoir été témoin de l’influence du riz dans tous les pays visités, j’ai donc décidé de m’intéresser un peu plus à cet aliment que nous faisons cuire en 20 minutes en y mettant mélange le double du volume d’eau pour un volume de grains.
La récolte du riz, de À à Z !
75% de la culture du riz est produite à l’aide de l’agriculture irriguée. Le riz ayant besoin de beaucoup de chaleur et d’eau afin de se développer, c’est pourquoi cette méthode est la plus répandue.
Juste avant la récolte, les femmes parcourent les champs et coupent les pannicules les mieux développées et les plus saines. Ces jeunes plants seront mis de côté dans des plates-bandes de semence.

Lorsque ceux-ci auront atteints une taille suffisante, ils sont déterrés minutieusement et repiqués à 20cm l’un des autres.
5 à 6 mois plus tard, lorsque le riz sera bien doré, l’agriculteur retirera l’eau des terrasses.
Il pourra ensuite couper les plants à la main, à l’aide d’une faucille, et fera sécher les plants au soleil.

Les plants seront ensuite battus à la main ou à l’aide de machinerie pour en extraire les grains. Ces derniers devront être séchés à nouveau afin de faciliter l’extraction de l’enveloppe du riz (si on la conserve cela produit le riz brun) afin de produire le riz blanc.


Le tout doit ensuite être mis en sac afin d’être entreposer au sec et à l’abris des petits rongeurs.
La communauté pourra ensuite consommer ce précieux produits, semé et récolté à la sueur de leur front !
Il est également possible de le faire pousser dans une riziculture sèche. Mais le rendement est beaucoup moins intéressant pour les cultivateurs. C’est aussi de cette façon que le riz gluant (sticky rice) est cultivé.
Dans les régions les plus fertiles, on peut le récolter jusqu’à trois fois par an. Chaque cycle permet d’obtenir environ 5 à 10 tonnes de riz par hectares récoltés.
Dis toi que la majorité du temps, tout ça est fait à la main … tu serais capable de soulever 5 à 10 tonnes par hectares pour te nourrir ?
Pourquoi est-ce que la culture du riz est si importante ?
Certaines rizières en Chine ont près de 2000 ans. Cela ne date donc pas d’hier que ce petit grains blancs se retrouvent dans nos assiettes.
À lui seul, le riz fournit 20% des besoins mondiaux en énergie alimentaire, tout juste devant la consommation du blé.
Riche en fibres et en protéines, il contient aussi beaucoup de thiamine, de riboflavine et de niacine. Tous des minéraux importants au bon fonctionnement du corps (Il est recommandé de consommer les grains entiers de riz. Ceux-ci seront encore plus nutritifs que le riz blanc.).
Nous pensons que son bon rendement lors des récoltes, le fait que la celle-ci puisse être effectuée sans nécessairement utiliser de la machinerie lourde et que cet aliment est tout de même nutritif, fais en sorte qu’une grande majorité de la population place le riz au centre de leur culture et ainsi au centre de leur alimentation quotidienne.
Puisque nous avons eu la chance d’être témoin de la tâche colossale que la culture du riz représente et que nous avons même eu la chance d’aider une communauté bouddhiste dans le nord du Vietnam à récolte le riz séché, le riz n’a plus la même signification pour nous.

Même si on nous servait du riz trois fois par jour, nous l’acceptions avec plaisir et cela nous a été très utile afin de remplir l’estomac sans fin d’Édouard (surtout lui) et Jules !
Et en Amérique ?
On pensait avoir un répit en rentrant en Amérique … mais non. Ici aussi le riz est omniprésent !
Mais puisque nous pouvons cuisiner plus facilement, nous sommes maître de ce qui se retrouve dans notre assiette !